jeudi 28 septembre 2017

Immigration et citoyenneté



Dans le projet de loi sur l’immigration en préparation, le gouvernement Macron envisage d’allonger à quatre vingt dix jours, contre quarante cinq aujourd’hui, la durée de la rétention administrative pour les étrangers en attente d’expulsion.
Dans le sillage du message de fermeté du Président de la République sur l’immigration irrégulière, le régime de la retenue pour vérification du droit au séjour serait également durci, puisqu’il passerait de seize heures à vingt-quatre heures.
Nous assistons donc à un durcissement de la loi sur l’immigration, alors que probablement c’est l’inverse qu’il faudrait faire si on voulait respecter notre promesse et notre parole. Il n’y a pas une journée sans que l’on rappelle les droits de l’Homme et nos valeurs démocratiques qui restent des mots creux s’ils ne sont pas mis en œuvre de manière concrète.
Cet été, le Pape François se prononçait pour « l'octroi de visas humanitaires » et recommandait de favoriser « le regroupement familial ».
Les cinq pages très denses, signées par François le jour du 15 août, contiennent 21 mesures concrètes, similaires à un programme d'action qui résument sa pensée sur la question des migrations. Elle vise, tant dans les pays d'origine, que dans les pays d'accueil, à rendre légale l'immigration illégale.
Dans ce document, le pape promeut en effet un accueil large, généreux et légalement organisé des migrants et des réfugiés sans mentionner l'idée d'une quelconque restriction des flux migratoires.
L'objectif de François, dans ce document, est de changer les mentalités et de faire pression sur la communauté internationale pour qu'elle adopte, avant la fin de l'année 2018, deux accords globaux, l'un sur les réfugiés, l'autre sur les migrants. En garantissant une subsistance minimum vitale.

La question de l'accueil des migrants et des réfugiés est une priorité absolue. Les Européens doivent ouvrir leurs portes.
Parmi les vingt et une mesures voulues par le pape François pour l'immigration, j’en retiendrai quelques unes :
  • Ne pas recourir aux expulsions collectives et arbitraires de réfugiés et de migrants surtout quand elles renvoient des personnes dans des pays qui ne peuvent garantir le respect de la dignité et des droits fondamentaux.
  • Toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale.
  • Trouver des solutions alternatives à la détention pour ceux qui entrent sur le territoire.
  • Que soit accordée dans le pays d'arrivée la liberté de mouvement, la possibilité de travailler.
  • Protéger les mineurs migrants en évitant toute forme de « détention » et en assurant « l'accès régulier à l'instruction primaire et secondaire ».
  • Favoriser le regroupement familial - y compris des grands-parents, des frères et sœurs et des petits-enfants - sans jamais le soumettre à des capacités économiques.
  • Intégrer les migrants par une offre de citoyenneté sans supprimer leur identité culturelle.

Voilà quelques mesures concrètes et immédiates qui pourraient être mises en œuvre.
Mais à travers ce projet de loi sur l’immigration, notre gouvernement semble faire l’inverse.


François Baudin 

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