jeudi 22 juin 2017

Aucun jeune migrant à la rue !

Pour un pays, la manière de s’occuper des mineurs est révélatrice de ses mœurs politiques.
La façon de traiter les personnes mineurs, enfants et adolescents, est le miroir éthique qui permet de voir comment une nation considère les hommes qui vivent sur son territoire.
Or la France qui se prétend la patrie des droits de l’homme, ignore et même maltraite des enfants, cette partie de l’humanité considérée depuis la nuit des temps comme la prunelle de nos yeux.
Les enfants parce que plus fragiles, plus dépendants, plus en danger, doivent être prioritairement secourus, pris en charge.
Il faut savoir qu’en France, des milliers et des milliers de mineurs inconnus de l’administration, ignorés des pouvoirs publics, circulent sans rien, sans subsistance, sans secours, sans toit, sans papier, sans argent.
Ils ont fait des milliers et des milliers de kilomètres à pieds, en bateau, depuis l’Afrique sub-saharienne, avant d’arriver dans notre pays. La plupart ont disparu en cours de route : le désert africain en a dévoré une partie, des passeurs, des bandits les ont rackettés et violés en chemin, d’autres se sont noyés au large de la Libye ou du Maroc.
Quelques-uns ont réussi à venir jusqu’à nous, parfois après des années de route. Ils sont les Ulysse des temps modernes.
Cette histoire n’est pas une légende qui restera pour des siècles dans nos mémoires humaines, mais elle est le cauchemar de l’humanité qui pendant longtemps viendra hanter nos nuits. Qu’avons-nous fait pour les sauver ?
Nous, Occidentaux, qui sommes les principaux responsables de la situation dans laquelle on les condamnés : leur pays d’origine a disparu, il n’est plus un pays ; on est venu le détruire, l’exploiter, le piller, y placer nos hommes corrompus. Et nous y intervenons régulièrement pour y maintenir notre ordre par la guerre.

En France, il ne doit y avoir aucun jeune migrant dans la rue. Le droit international, les droits de l’enfant nous y obligent.
Depuis plusieurs mois, le Réseau Education Sans Frontière (RESF), la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), la CIMADE alertent les élus du Conseil départemental de Meurthe et Moselle sur les graves lacunes de la prise en charge de jeunes migrants isolés dans notre département.
Pourquoi les pouvoirs publics ne sont-ils pas préoccupés par l’intérêt supérieur de l’enfant ?

Il a fallu, mardi 20 juin, que des militants associatifs accompagnant dix jeunes migrants dont certains malades, viennent occuper les locaux du Conseil départemental de Meurthe et Moselle, pour qu’enfin une solution d’hébergement soit trouvée.
Cinq heures de discussion entre la délégation humanitaire, les élus du département et les services de l’Etat, ont été nécessaires pour que ces jeunes Africains, Congolais, Maliens, Sénégalais isolés et sans secours, soient assurés de dormir à l’abri, reçoivent un repas, aient accès à une douche, et soient suivis médicalement et socialement.
Ces enfants ont bravé des dangers pour venir jusqu’à nous.
Soyons dignes de les recevoir, soyons à la hauteur de leur courage et de leur détermination.

François Baudin 

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