samedi 22 avril 2017

Octave de Pâques


L’antique fête de Pâques nous rappelle la libération du peuple hébreu de l’esclavage.
O Mort où est ta victoire, o mort, où est ton aiguillon ? Pâques nous ouvre le passage vers un autre monde possible de paix et d’amour.
Nous tous, en ces temps de troubles, de désorientation, de perte de sens nous allons errant égarés dans un monde désespérant. Mais grâce à Pâques, le temps est venu : celui de la paix, qui prend sur ses épaules dans les déserts du monde, nos frères et nos sœurs opprimés, perdus dans les labyrinthes de la solitude, de l’exclusion. Pâques vient à notre rencontre à travers chaque homme.
Pâques nous aide dans nos travaux. Il prend en charge tous ceux qui sont victimes des anciens et des nouveaux esclavages : travaux inhumains, trafics, exploitations et discriminations. Il prend en charge les enfants et les adolescents qui sont privés de leur insouciance pour être exploités, et qui ont le cœur blessé par les violences subies à l’intérieur des murs de leur propre maison.
Pâques se fait compagnon de route de tous ceux qui sont contraints de laisser leur terre à cause de conflits armés, d’attaques terroristes, de famines, de régimes oppressifs. A ces migrants forcés, il fait rencontrer des frères sous tous les cieux, sur tous les continents, pour partager le pain et l’espérance.
Dans les histoires complexes et parfois dramatiques des peuples, que le jour de Pâques guide le pas de celui qui cherche la justice et la paix; et qu’il donne aux chefs des Nations le courage d’éviter l’expansion des conflits.
En ces temps, que Pâques soutienne les efforts de tous ceux qui s’emploient activement à apporter soulagement et réconfort à la population civile en Syrie, victime d’une guerre qui ne cesse pas de semer horreur et mort. Qu’il donne la paix à tout le Moyen Orient, en Irak et au Yemen, et aussi en Terre sainte où des milliers d’hommes prisonniers ont cessé de se nourrir pour réclamer leurs droits.
Que cette Octave de Pâques ne manque pas aux populations du monde entier, de tous les continents qui souffrent de conflits qui se perpétuent.
Que Pâques nous aide à construire des ponts de dialogue, en persévérant dans la lutte contre la plaie de la corruption et dans la recherche de solutions valables et pacifiques aux conflits.
François Baudin, Inspiré par la déclaration du pape François pour le jour de Pâques


vendredi 7 avril 2017

Escalade !

Certains endroits dans le monde, au cours de l’histoire, furent l’épicentre d’une complexité humaine en proie à ses démons de puissance. Des endroits où disparaissait l’oubli du sens commun qui dit à chacun de faire passer en premier l’Autre avant son propre égoïsme.
Avant la Première guerre mondiale, les Balkans furent le paradigme d’une situation inextricable où des nationalismes virulents, soutenus par des impérialismes, s’exprimaient par tous les moyens contre d’autres impérialismes qui voulaient maintenir sur les peuples de cette région leur domination et leur prévarication.

Actuellement, loin de l’Europe, la mer de Chine est un lieu de tous les dangers où croisent les marines de guerre les plus puissantes du monde équipées d’armes suffisantes pour détruire en quelques instants tout un continent. La mer de Chine est chaude des contradictions qu’elles renferme. Ses courants de guerre mènent vers le Japon, Taiwan, la Chine continentale, la Corée du Nord et du Sud, et les Etats-Unis. Pas un jour sans un incident.

Plus près de chez nous au Moyen-Orient, cette semaine un nouveau degré dans l’escalade de la violence a été franchie. Les bombes de gaz mortels lâchées par l’aviation de Bachar El- Assad sur sa population ont tué par dizaines des femmes et des enfants, des civils. Crimes de guerre. Ce que les nations avaient nommé il y a plusieurs années, la ligne rouge a été une fois de plus franchie par le dictateur.

Jusqu’où irons-nous avant que la mécanique de destruction mutuelle se déclenche ?

La guerre généralisée, aujourd’hui nous l’avons tous en tête. Elle est déjà là ou presque et rôde dans le monde. Chaque conflit localisé pourrait s’étendre au-delà de ses propres limites dans une sorte de solidarité de morts, dans un jeu d’alliance mettant le feu à de vastes ensembles.

En Syrie, un dictateur soutenu par des alliés proches se bat depuis des années contre deux types d’opposition, une première plus démocratique dirons-nous mais très faible et minoritaire, et une autre opposition plus puissante, fanatique et meurtrière, soutenue par d’autres dictatures locales. Ce conflit a déjà provoqué la mort de centaines de milliers d’individus et l’exode de plusieurs millions.
D’un côté on trouve comme allié de la Syrie l’Iran, et de l’autre côté la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Egypte. Chacune de ces puissances régionales a ses propres alliés plus puissants, sur lesquels elles s’appuient pour mener les combats.
Les grandes puissances Etats unis, Europe et Russie se battent par adversaires interposés. La Russie est même présente et par son intervention directe elle a fortement contribué à rétablir le Président syrien dans ses œuvres. Les puissances occidentales sont déjà là, depuis de décennies, et interviennent directement.
Un nouveau pallier vient d’être franchi cette semaine dans ces lieux qui furent le berceau de notre monde. Les Etats-Unis viennent de bombarder une base aérienne en réponse au bombardement de gaz. L’escalade tant redoutée a-t-elle commencé ?

Espérons que non. Dans cette situation inextricable, la seule décision sage est d’arrêter immédiatement le conflit. Ce qui devrait être la tâche de l’ONU qui a été créée à l’issue de Seconde Guerre mondiale pour cela : prévenir les conflits. Mais l’ONU est littéralement paralysée, et cela dès sa création par le jeu des puissances dont l’unique objectif est de maintenir leur domination sur le monde. Exigeons le dépôt des armes, la négociation, exigeons que l’ONU joue enfin son rôle et qu’elle soit débarrassée de cet esprit de puissance qui ruine le monde.
François Baudin