jeudi 25 septembre 2014

La crise écologique est le symptôme de notre vision du monde.


Cette semaine les dirigeants du monde se sont réunis dans l’enceinte de l’ONU pour affirmer une fois de plus leur volonté d’aboutir à un accord permettant de contenir le réchauffement climatique à deux degrés d’ici la fin du siècle en limitant les émissions de gaz à effet de serre.

Est-ce possible ?
On peut en douter, et répondre non ce n’est pas possible de contenir le réchauffement climatique si on continue dans la voie qui nous est imposée depuis tant de décennies. Cette voie est celle de la recherche du profit maximum et immédiat, celle de l’exploitation à outrance des bienfaits de la nature, celle où l’égoïsme triomphe. Les forces du marché qui dominent actuellement le monde sont bien les dernières à pouvoir résoudre le réchauffement climatique, la misère, les guerres, l'exclusion, car d’une certaine façon ce sont elles qui en sont les premières responsables.

Pour voir cet état des choses changer dans le bon sens, une nouvelle vision du monde est nécessaire. Vision qui ne soit plus fondée sur la concurrence de tous contre tous, vision qui ne conçoit plus la nature et l’homme comme des moyens, mais comme une fin.
Lutter contre le réchauffement climatique est « une question de justice et de respect », une question qui doit provoquer « une révision profonde des modes de vie ».
Il y a un lien entre respect de l'environnement et respect de l’homme. Les deux se conditionnent mutuellement.

La crise écologique est bien le symptôme d’une conception de l’homme qui domine actuellement le monde.
Cette question est éminemment morale avant d’être scientifique et économique. Cette question est d’autant plus morale que la crise écologique touche plus particulièrement les plus pauvres parmi nous. Lutter contre le réchauffement climatique est donc avant tout une « question de justice et d'équité, une question qui doit réveiller les consciences ».

Si la communauté internationale est aujourd’hui obligée d’agir, cette action ne doit pas être que technique et scientifique. Mais elle doit être avant tout morale. Car c’est bien l’homme qui a le devoir de protéger la nature, de protéger la création et aussi le devoir de se protéger lui-même contre ce qui le domine : la recherche d’un gain maximum, une exploitation à outrance pour le plus grand profit de quelques uns de ce qui a été donné gratuitement à tous et que l’on doit partager.
L’homme a la responsabilité de protéger l’homme et la création pour le bien des générations actuelles et futures.

La mondialisation qui permet de prendre conscience de l’interdépendance de la famille humaine, doit nous aider à comprendre l’universel.
Mais la mondialisation, telle qu’elle est mise en œuvre aujourd’hui, aboutit à la domination de quelques uns sur l’ensemble de l’humanité avec toutes les conséquences néfastes que nous connaissons : crise écologique, guerres, déséquilibre entre les nations, famines qui persistent, etc, etc.
Le système mondialisé actuel mène à de grandes catastrophes écologiques et humaines. Il n’est pas viable.

Paul VI déclarait en 1972 « Nul ne peut s'approprier de façon absolue et égoïste le milieu ambiant qui n'est pas la propriété de personne, mais un patrimoine de l'humanité. [...]. Puis il ajoutait : « Vous saurez joindre à la recherche de l'équilibre écologique celle d'un juste équilibre de prospérité entre les centres du monde industrialisé et leur immense périphérie. La misère, a-t-on dit très justement, est la pire des pollutions ».

François Baudin


vendredi 19 septembre 2014

Démocratie et confiance



Nous vivons en démocratie, oui mais cette démocratie est de basse intensité.
La démocratie se caractérise par la délégation de souveraineté. Au moment du suffrage, le peuple délègue sa puissance à des élus qui le représentent.
Le mandat donné pour un temps doit être le plus clair possible ; voilà pourquoi c’est le plus souvent sur la base d’un programme qu’un homme est élu.
L’espoir porté par toutes élections se concrétise ensuite par la mise en œuvre du programme pour lequel un homme a été élu.
La chose est relativement simple et juste si l’élu respecte ses engagements.

Or il apparaît maintenant qu’en déléguant sa puissance, le peuple a cette terrible impression d’être le plus souvent trompé.
Lorsqu’on trompe quelqu’un, la confiance disparaît.

C’est un peu cette leçon qu’il nous faut tirer de la triste histoire conjugale entre Madame Trierweiller et le président de la République ; histoire intime qui a rebondi ces derniers jours à l’occasion de la parution d’un livre de vengeance écrit par une femme trahie et répudiée.
La trahison entraîne la perte de confiance qui mène ensuite au ressentiment puis à la vengeance et parfois au drame. Cette histoire intime qui n’a rien de vaudevillesque, symbolise à elle seule de manière évidente le processus dramatique que la France vit actuellement.

Engagements non tenus, inversion et perversion des valeurs pour lesquelles un homme a été élu, trahison de l’espoir porté par une partie du peuple, désespoir, perte de confiance.
Ce processus ira-t-il jusqu’au drame, jusqu’à une crise de régime comme le prévoient certains commentateurs de la vie politique, c'est-à-dire vers une crise de notre système démocratique ?
Nul ne peut le dire aujourd’hui, mais il est certain que la confiance est définitivement perdue. Et cette perte s’étend actuellement à l’ensemble des hommes politiques. Elle s’étend car il est révélé quotidiennement que le peuple en déléguant sa puissance à des professionnels de la politique, la délègue aussi à des ambitieux, des corrompus, des escrocs, des menteurs.

Confiance, ce mot est devenu le mot clé de la semaine écoulée. Vote de confiance à l’Assemblée, vote dont on était sûr du résultat ; conférence de presse aux allures monarchiques d’un président venu justifier ses manquements, et à l’occasion nous annoncer que nous partions en guerre en Irak, sans mandant international légitime et sans même avoir consulté le Parlement.
Pour le président, l’objectif n’était-il pas de retrouver un peu de confiance vis-à-vis de ses concitoyens.
Est-ce trop tard ?

Parce qu’il avait trahi les idéaux démocratiques de la Révolution française, l’empereur Napoléon avait été qualifié d’homme sans nom par le philosophe allemand Johann Gottlieb Fichte. Devrons nous un jour appeler François Hollande l’homme sans nom, c'est-à-dire rien, peu de chose du point de vue de la probité intellectuelle mais beaucoup relativement aux promesses non tenues, aux idéaux trahis. Les mots creux utilisés ne peuvent pas remplir le vide créé et répondre à la perte de confiance que le président a lui-même produit.

Vouloir faire de la politique, vouloir être le représentant du peuple signifie avoir le souci de l’intérêt général, le souci de l’humanité.

François Baudin

jeudi 11 septembre 2014

Pour la paix dans le monde : exigeons une réforme de l’ONU



Depuis des années le monde est en proie à des conflits incessants. Palestine, Irak, Syrie, Afghanistan, Libye, Mali, Centre Afrique, Ukraine…et bien d’autres que nous ignorons parce que personne n’en parle.
On observe également que les conflits s’étendent, gagnant encore d’autres régions. Partout dans ces zones de guerre, les populations civiles sont meurtries et disparaissent dans la tourmente alors qu’on ne cesse pas de nous parler de mondialisation, d’économie globalisée, d’interdépendance entre les nations ; alors qu’on nous dit que la planète est de plus en plus unifiée économiquement.

Le temps des conflits semble être revenu. Des grandes zones sont perpétuellement sous tension. Et jamais depuis des décennies le droit international et les droits de l’Homme n’ont été autant bafoués.

Face à cette situation qui empire chaque jour, nous devons nous rappeler qu’il existe une organisation internationale qui s’appelle l’ONU, et qui a été spécialement conçue après la Seconde Guerre mondiale, par les générations qui nous ont précédé, pour éviter justement ce type de situation dramatique.
Or qu’observe-t-on actuellement ? Une absence totale de l’ONU sur la scène internationale. Tout ce passe comme si l’ONU n’existait plus, ou de moins en moins.
Actuellement il y a une défaillance de l’ONU alors que son action pour la paix pourrait être déterminante.

Rappelons que le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies a pour objet le maintien de la paix dans le monde. Rappelons que seule l’ONU est en droit d’intervenir, même militairement, si cette organisation internationale le juge nécessaire.
Blocus, embargo, sanctions, intervention armée relèvent au niveau du Droit international des seules décisions des Nations Unies.
Aucune alliance extérieure, et notamment pas l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, (OTAN), n’est en droit d’intervenir dans aucun conflit. Toute intervention s’appelle une ingérence et une agression qui dévoile une volonté hégémonique qui se cache le plus souvent derrière des prétextes  humanitaires. Rappelons que toutes les interventions étrangères se sont soldées par encore plus de guerre, plus de massacres, plus de destructions là où les bombes sont tombées.

Dans le contexte actuel, il est important de rappeler les lois internationales qui gouvernent l’ONU et que les êtres humains se sont donnés librement à eux mêmes pour pouvoir vivre ensemble et résoudre les conflits qui les opposent.

Aujourd’hui l’ONU est tournée en dérision et sa paralysie est uniquement due à la mauvaise volonté des grandes puissances. Ces grandes puissances, dont la France, ne souhaitent pas donner aux Nations Unies les moyens suffisants lui permettant d’appliquer ses règles internes.
Ces grandes puissances ne veulent pas réformer le fonctionnement du Conseil de Sécurité qui seul détient le pouvoir de décision, Conseil dont l’unique objet semble être de bloquer toutes décisions collectives menant vers la paix.

En fait, les blocages répétés du Conseil de sécurité ne sont là que pour maintenir le leadership mondial des puissances contre l’intérêt des populations du monde entier.
Exiger au niveau mondial une réforme de l’ONU est la seule voie possible qui conduira le monde vers la paix.

 François Baudin

jeudi 4 septembre 2014

C’est la paix qui doit guider le destin des peuples


Il y a tout juste un an, le 7 septembre 2013, j’écrivais citant le Pape Paul VI qui s’exprimait dans l’enceinte de l’ONU à New York le 4 octobre 1965 : « Plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! C’est la paix, la paix qui doit guider le destin des peuples et de toute l’humanité ».
Aujourd’hui, un an après, alors que nous avons commémoré tout au long du mois d’août le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, nous pourrions à nouveau écrire exactement la même chose.
En ce début septembre 2014, les conflits armés n’ont jamais été aussi proches de nous depuis 70 ans, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Plus de 2000 morts à Gaza, dont des centaines de femmes et d’enfants victimes d’un blocus inhumain. La population martyre palestinienne a une nouvelle fois subi les plus terribles bombardements. Un déluge de feu s’est abattu jours et nuits sur les populations enfermées, désarmées, détruisant le peu de biens qu’elles possédaient, transformant en tas de ruines maisons, écoles, hôpitaux. Les Palestiniens de Gaza ont subi pendant plus de cinquante jours l’enfer sur terre.
Cet été encore, des milliers de morts en Irak et en Syrie. Les populations civiles totalement désarmées, chrétiennes et yézidies, sont devenues les victimes désignées de quelques individus fanatiques, acharnés et instrumentalisant à leur profit une religion qui prône comme toutes les autres la miséricorde. Nous avons vu errer des centaines de milliers de réfugiés irakiens et syriens cherchant un abri et un peu d’eau pour survivre dans leur malheur.
Cet été encore plus de 2000 morts dans l’Est de Ukraine. Morts pour rien, car tout le monde sait qu’un jour, suite à des négociations entre les parties prenantes du conflit, une solution sera trouvée permettant de vivre ensemble. Mais l’offensive terrestre menée début avril par les militaires de Kiev, offensive dont l’objectif était d’écraser l’insurrection et reprendre les villes ukrainiennes qui avaient déclaré leur autonomie, n’a fait que rajouter du malheur à la situation.
Aujourd’hui quel est le bilan ? Le conflit en Ukraine s’internationalise chaque jour un peu plus mettant en danger l’ensemble de l’Europe, alors que la déroute des troupes ukrainienne est envisagée.
Aucun conflit dans le monde ne peut être réglé militairement. Voilà la leçon essentielle qu’il faut tirer depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Que faire face à cette situation internationale qui s’est terriblement dégradée au cours des mois de juillet et août ?
Nous devons nous mobiliser comme des milliers de manifestants dans le monde l’ont fait cet été pour Gaza. Ne pas rester indifférents, consternés ou incrédules. Le sort terrible qui est réservé à tous ces peuples n’est pas supportable.

Il faut dans tous les cas privilégier et même imposer les solutions diplomatiques, et rester ardemment opposé à toute forme de guerre ou d’interventions extérieures.
S’il est souhaitable et « licite d’arrêter l’agresseur injuste », de désarmer l’assassin ou le colonisateur ; et si pour pouvoir le faire on ne doit pas exclure une intervention militaire, cette intervention ne peut être mise en oeuvre que dans le cadre des Nations unies. On sait aujourd’hui et l’exemple libyen nous le prouve actuellement, que toute intervention d’une puissance étrangère dans un conflit interne se solde par un échec, par plus de malheur pour les populations et une déstabilisation plus grande de la région.
Seule l’ONU est en droit d’intervenir, c’est même une de ses missions définies dans sa Charte, notamment dans son Chapitre VII.
Sûrement pas l’OTAN qui en définitive est une organisation à volonté hégémonique et belliqueuse au service des intérêts des grandes puissances occidentales. Il ne faut rien attendre de positif du sommet de l’Alliance atlantique qui s’est tenu cette semaine en Grande Bretagne.
Cette organisation aurait dû se dissoudre à l’occasion de la disparition de l’Union soviétique dans les années 1990. Une étape vers la paix dans le monde aurait alors été franchie pour le plus grand bonheur des populations.

François Baudin